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Frenche

9 août 2006

présentation de l'âme corse

En Corse ce sont les récits dont les grand-pères et grand-mères ont emplis la mémoire des enfants, qui ont contribué à la transmission de son histoire et de certaines valeurs.

Derrière le surnaturel et le merveilleux contés par nos aïeuls, la politique prit aussi son tour d'intéret. Ces anciens restaient attachés au système insulaire si compliqué et pas loin d'être "amoral", aux yeux des continentaux . Combien de fois ai-je tenté de l'expliquer et combien de fois la conclusion fut un haussement d'épaules  méprisant de mes interlocuteurs. La droite, la gauche: ces notions n'ont que peu de sens dans cette île . Expliquer la solidarité corse. Lorsque l'on demande à des corses ce que représente la justice pour eux , ils répondent dans leur grande majorité " la justice c'est ce qui est juste " en rajoutant " pour moi et pour les miens". Là est toute la nuance.

Ici l'apparence succède à l'apparence. La vérité elle-même porte des masques contradictoires. Le climat, le relief, les hommes, tout parait simple, presque naïf. Mais ici la morale est tout autre. Elle ne connait pas les certitudes du monde occidental. Elle flotte au gré des évènements sur une mer subjective, dans des navires qui ont pour nom famille et clan. Tout est subordonné à ces deux valeurs. Alors le mensonge cesse d'être mensonge quand il sert les intérets de la famille ou du clan et la vérité cesse d'être vérité quand elle les condamne. La vie devient un jeu au service de ces fidélités et souvent le jeu devient une grande tragédie avec la mort en filigramme. Le berceau et le tombeau: image-cliché et surannée d'une île souvent prise et toujours surprenante.

Ne cherchez pas de vérité irréfutable comme le veut le rationalisme occidental. Ce serait quête vaine. Laissez vous bercer par la complexité d'une culture qui honore la dualité. Combat éternel des "pour" et des "contre",  il faut écouter le sanglot des chants mortuaires, les voceri, qu'un romantisme continental voudrait présenter comme des appels à la vengeance. Faux ... Quelques notes suffisent à créer un désespoir sans limite. Il y a double affirmation: celle d'une solidarité au-delà de la mort et celle d'une force de vie qui refuse la fin absolue. C'est celà la famille et le clan, cette vitalité désespérée qui ne renonce jamais.

Lorsque le malheur fond sur un groupe, la solidarité se resserre. En Corse on est pas malheureux mais disgracié, abandonné.

Je reprendrai lors d'un prochain passage, mes réflexions sur la notion de famille, de clan et de sang  définissant le premier cercle de solidarité ( le sang des siens, son propre sang, le sang des miens).

Merci d'avoir lu ces quelques lignes, je souhaiterais tant qu'elles reçoivent des commentaires afin de  converser avec des personnes corses ou pas qui ont une sensibilité à cette île. Ces  notions de valeurs se retrouvent évidemment dans d'autres régions et il serait enrichissant de pouvoir échanger des impressions et des récits d'une région à une autre.

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9 août 2006

introduction

Bonjour à tous et à toutes,

J'ai eu envie de vous faire partager mon amour pour la Corse.J'aime la mer, j'ai la chance d'habiter sur le littoral méditérannéen ( cote d'azur) mais j'aime avant tout les côtes de la Corse, comme en témoignent les photos en bannière de mon blog. C'est le pays de mes parents paternels et j'en suis  amoureuse 
Souvent les gens jugent la Corse à travers les médias mais pour la comprendre vraiment il faut savoir l'aimer  pour ce qu'elle est et non pour ce que l'on voudrait qu'elle soit, aimer ses côtes et ses montagnes, aimer son présent et son passé, aimer sa nature et ses habitants, c'est d'abord apprendre sans hâte, prendre le temps de la découverte sans forcer le pays, ni le bousculer.

L'on pourrait comparer la Corse à une châtaigne. L'aventure commence lorsqu'on se baisse pour la prendre. Elle pique et se refuse. On ouvre précautionneusement la bogue armée d'épines: le fruit apparaît, lisse, brillant, ferme. Mais on ne peut la consommer en l'état. Il faut la laisser sécher, fendre la peau sans entamer la chair, la cuire enfin, juste assez pour qu'elle soit digeste, point trop pour qu'elle reste tendre.

C'est dire si goûter la chataigne requiert de la patience.

J'ose espérer que ces quelques mots sauront s'unir aux photos déjà mises en bannière et à celles à venir afin que ceux qui aiment  la Corse,l'aiment davantage encore et que ceux qui ne la connaissent pas aient envie de la découvrir, comme les voyageurs d'autrefois qui parcouraient le monde afin de l'apprendre.

Je vous remercie par avance pour votre lecture et vous souhaite une bonne journée.

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